Problematiques contemporaines en sociologie des religions

Les problématiques traitées dans ces trois chapitres de ce livre sont intimement liées. En parlant des nouveaux mouvements religieux, on renvoie à la pluralisation religieuse des sociétés occidentales, pluralisation qui se déploie sur fond de la sécularisation que Peter L. Berger a défini comme un processus historique par lequel des secteurs entiers de la société ont été soustraits à la domination des institutions et des symboles religieux, ces secteurs comprenant culture et pouvoir politique. L'extrémisme religieux jaillit de ce contexte, soit en réagissant contre cette situation tendant à dénier au religieux la légitimité à orienter ou à régenter le politique et la société au nom d'une Transcendance, soit en profitant de la liberté religieuse accrue pour faire entendre la voix des revendications extrémistes les plus diverses, sans grand lien avec une quelconque Transcendance. Le débat sur la laïcité comme mode de gestion des rapports entre religion et politique s'invite donc de lui-même étant donné ce contexte de pluralité légitimée par l'option démocratique des nations occidentales, contexte dans lequel le politique ne peut s'allier à aucune des religions présentes sur son sol sans, en même temps, en quelque sorte, se délégitimer aux yeux d'une partie des citoyens.